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Actualité – Actus du Réseau

Enquête santé financière des associations – volet 2

Enquête santé financière des associations - volet 2

Mieux connaître les réalités des associations pour mieux les accompagner.

En tant que réseau national d’accompagnateurs engagés au service de la vie associative locale, notre mission est de soutenir au quotidien celles et ceux qui font vivre l’engagement, la solidarité et le lien social dans leurs territoires. Cette enquête est un outil essentiel pour permettre de mesurer la réalité sur le terrain, d’en dégager des tendances, mais aussi de donner de la visibilité aux problèmes que rencontrent les associations, petites, grandes, employeuses ou non, ancrées sur les territoires.

Contexte : une enquête pour comprendre les réalités associatives

En mars 2025, Le Mouvement associatif, le Réseau National des Maisons des Associations (RNMA) et Hexopée, avec l’appui de l’Observatoire régional des Hauts-de-France, de la Fédération des centres sociaux et de France Active, ont lancé une grande enquête nationale sur la santé financière des associations.

L’objectif : obtenir des données actualisées sur la situation financière réelle des associations en France, pour renforcer le plaidoyer en faveur du secteur à tous les niveaux – local, régional et national.

Le volet 2, diffusé début septembre 2025, a recueilli 4 362 réponses. Il s’est concentré sur deux thématiques clés :

  • la situation des associations implantées dans les Quartiers Prioritaires de la Politique de la Ville (QPV),
  • et les relations entre les associations et les banques.

Des résultats qui reflètent un contexte tendu

Les tendances observées dans le premier volet se confirment. La fragilité du secteur persiste, en particulier pour les associations employeuses.

Trésorerie et fonds propres : des associations qui tiennent sur un fil

Près de 70 % des associations employeuses déclarent que le montant de leurs fonds propres reste fragile ou nul.

61 % de ces associations employeuses disposent de moins de 6 mois de trésorerie dont 25 % ont moins de 3 mois, et 5 % n’ont aucune trésorerie disponible.

Ces chiffres traduisent une grande vulnérabilité pour les associations qui ne peuvent prédire demain. Les 5 % d’associations employeuses sans trésorerie représentent à elles seules 7 500 structures, soit près de 90 000 emplois directement menacés.

La situation est un peu moins critique pour les associations sans salariés : 30 % d’entre elles disposent de moins de six mois de trésorerie.

 Financements publics : la baisse se poursuit

Les financements publics continuent d’être réduits : 58 % des associations employeuses voient leurs financements publics diminuer et près d’une sur cinq subit une baisse supérieure à 20 %, voire une suppression pure et simple.

Du côté des associations sans salariés, 25 % sont également concernées.

Des financeurs publics de plus en plus prudents

La baisse touche particulièrement l’État et les collectivités importantes dont les financements sont souvent liés à des délégations de service public :

  • Départements : en baisse pour 53 % des associations employeuses
  • État : -50 %
  • Régions : -44 %
  • Politique de la Ville : -45 %

Seules les communes semblent limiter la casse : 26 % des associations constatent une baisse de leurs financements municipaux entre 2025 et 2024, souvent sur des subventions qui concernent le lien social de proximité.

Pour compenser ces pertes, certaines associations cherchent de nouveaux équilibres et se tournent vers d’autres sources de financement :

  • +27 % des associations employeuses déclarent une hausse de leurs financements privés,
  • +20 % voient progresser leurs financements européens.

Une baisse des financements qui menace l’emploi

Les conséquences sont lourdes : 39 % des associations se disent directement impactées par les baisses de financements – un taux qui grimpe à 67 % chez les associations employeuses.

Près d’une association sur quatre a dû réduire ses activités.

Côté emploi :

  • 40 % déclarent réduire leur masse salariale,
  • 9 % ont engagé des licenciements ou des plans de sauvegarde.

Le constat est là : les associations sont fragilisées par la baisse des subventions, surtout celles qui emploient (peu d’écart avec le volet 1). La mobilisation du 11 octobre a rassemblé largement, de nombreuses associations sont décidées à faire entendre leur voix. Leurs témoignages montrent des associations à la fois inquiètes, résilientes et déterminées à préserver leurs missions d’intérêt général.

Dans le contexte politique instable actuel et suite à la présentation du Projet de Loi de Finances 2026 qui prévoit encore des baisses de moyens pour le monde associatif, nous devons plus que jamais défendre l’importance du monde associatif et faire reconnaître son rôle essentiel au service du lien social, de la citoyenneté et d’une société plus vivante et démocratique.

Pour aller plus loin :