L'IFMA lance un AMI "Quelle contribution du fait associatif aux territoires ?"
L'institut français du monde associatif lance un appel à manifestation d'intérêt ouvert aux chercheurs en SHS et aux acteurs associatifs. Les candidatures sont attendues avant le 14 septembre prochain.
OBJET DE L’APPEL A MANIFESTATION D’INTERET : QUELLE CONTRIBUTION DU FAIT ASSOCIATIF AUX TERRITOIRES ?
L’Institut a réuni 20 acteurs et chercheurs dans un groupe de travail entre octobre 2021 et mars 2022 sur la thématique « fait associatif et territoires ». Après avoir identifié l’ensemble des questions que le monde associatif souhaite poser à la recherche puis dressé un état de l’art, plusieurs axes de recherche prioritaires pour le monde associatif et ses partenaires ont été identifiés. Ils constituent le socle de cet appel à manifestation d’intérêt (AMI).
Les candidatures au présent AMI devront s’inscrire dans l’un ou plusieurs des quatre axes thématiques suivants :
1. Comment penser les nouveaux territoires construits par les associations ?
Les associations s’insèrent-elles dans les territoires donnés ou construisent-elles des territoires ?
Cet enjeu théorique posé par le groupe « fait associatif et territoires » est rarement pris à bras le corps dans la littérature repérée.
Les territoires sont traditionnellement perçus par les associations comme des supports administratifs, structurants de leurs financements, et ils sont sources de sectorisation et de complexité entre les différentes échelles de compétences publiques.
Mais si l’on considère les territoires comme construits sociaux, c’est-à-dire résultant des interactions entre les acteurs locaux, quelle est la contribution associative à la fabrication du territoire ?
Quels sont les mécanismes d’interactions des associations avec leur écosystème institutionnel et économique ?
Comment les associations sont-elles parties-prenantes/intégrées aux réflexions conduites par les institutions publiques locales pour prendre part au projet de territoire ?
Dans quelle mesure les associations peuvent-elles être comprises comme un nouvel acteur collectif à même de proposer un autre rapport au territoire ?
Dans l’écosystème territorial, quelle est la place des acteurs marchands, publics et citoyens, et quelle évolution de la place respective de chacune des parties peut-on observer ?
En quoi les nouveaux territoires intègrent-ils davantage les enjeux de la transition écologique (TE) ?
Les associations environnementales sont-elles particulièrement motrices ?
2. Comment rendre compte de la réalité associative territoriale et comment qualifier la valeur territoriale au regard de leur ancrage local ?
La statistique nationale a permis une meilleure approche quantitative du monde associatif français quantifiant des données par secteur et des données socio-économiques. Mais les caractéristiques territoriales des associations sont encore mal connues, de même que la diversité de ses réalités territoriales. Sur le plan statistique l’enjeu est d’introduire une variable territoriale. Au-delà des approches quantitatives, il manque des études qualitatives, voire longitudinales, pour mettre en évidence des trajectoires associatives et documenter la géographie des associations.
Il manque également une mesure de la valeur territoriale, distincte de l’utilité sociale et de l’impact d’une association dans son territoire, pour qualifier la plus-value de l’écosystème associatif, des apports du système d’interactions des associations avec les acteurs du territoire.
En quoi les associations contribuent-elles à la résilience des territoires, que ce soit par leurs actions (notamment les actions liées à l’environnement) et/ou par leur impact sur le capital social du territoire ?
3. Face aux crises et transformations de la société, les acteurs associatifs proposent-ils un autre récit du territoire ?
Les crises successives, l’aggravation du dérèglement climatique, la crise sanitaire et le déficit démocratique reconfigurent par touches successives notre rapport aux territoires.
Face à ces mutations, comment les associations participent-elles d’une reconfiguration des territoires ?
Dans quelle mesure les associations comprises comme un nouvel acteur collectif sont à même de proposer un autre rapport au territoire que ceux de spécialisation productive localisée ou par sectorisation administrative ?
Dans une perspective plus prospective, dans quelle mesure la vie associative invente-t-elle les territoires de demain face aux crises successives ?
Les associations s’interrogent par ailleurs sur l’environnement numérique et sa mutation. Que produit le numérique dans l’action territoriale associative sur les enjeux de liens sociaux, de démocratie, de citoyenneté, d’accès égal à toutes et tous à la vie associative ? Les collectifs citoyens territoriaux par exemple qui semblent se saisir aujourd’hui davantage du numérique que les associations ouvrent-ils la voie à d’autres processus de délibération ?
Quelle est la contribution des associations aux « nouveaux objectifs post-Covid » comme la reterritorialisation, la relocalisation, la souveraineté territoriale ?
4. Quelle organisation territoriale de la vie associative ?
Que nous apprend l’échelon territorial sur l’organisation du monde associatif et sur les leviers de son développement ?
Comment, par exemple, s’organisent localement les modalités relationnelles entre associations, entre coopérations souhaitées et concurrences subies, entre alliances favorables à l’action collective et recherche d’une relation singulière sinon exclusive aux pouvoirs publics ?
Quelles sont les influences croisées entre l’organisation des gouvernances des associations et leurs modèles socio-économiques d’une part, et les environnements territoriaux dans lesquels ils s’inscrivent d’autre part ?
Quelle est la place des valeurs liées à la Transition écologique dans les modèles économiques ?
Cette tendance va-t-elle croissante ?
Les associations sont-elles collectivement porteuses d’une contribution à l’élaboration de la vision et des projets de territoires ?
➤ Plus d’infos