Rapport « Évaluation des actions associatives »

Cette mission ministérielle a été confiée à 4 co-rapporteurs : Suzanne Chami (déléguée générale de l’Institut IDEAS), Philippe Bolo (député de Maine-et-Loire), Bernard Bazillon (directeur national économie sociale et solidaire chez KPMG) et Philippe Da Costa (président de la Croix Rouge française). Ce rapport est le fruit d’une enquête et de nombreuses auditions menées auprès d’acteurs pluridisciplinaires et de personnes qualifiées.

 Le rapport « Évaluation des actions associatives » rédigé à la demande de la Secrétaire d’État Sarah El Haïry vient d’être publié. Il questionne le développement de l’évaluation des actions associatives au regard des politiques publiques.


Cette mission ministérielle a été confiée à 4 co-rapporteurs : Suzanne Chami (déléguée générale de l’Institut IDEAS), Philippe Bolo (député de Maine-et-Loire), Bernard Bazillon (directeur national économie sociale et solidaire chez KPMG) et Philippe Da Costa (président de la Croix Rouge française).

Ce rapport est le fruit d’une enquête et de nombreuses auditions menées auprès d’acteurs pluridisciplinaires et de personnes qualifiées. Le RNMA a fait partie des contributeurs ayant participé aux auditions

Résumé

(…) Très souvent les évaluations menées par les associations le sont en réponse à une injonction de leurs financeurs, dans un objectif de contrôle de l’efficience des subventions.
Cette situation se heurte au principe de liberté associative, pénalisant l’image de l’évaluation vécue comme un exercice imposé. L’identité associative se conjugue difficilement avec une obligation d’évaluation. L’innovation sociétale, ADN du fait associatif, ne doit être dévoyée par l’évaluation, au motif du contrôle de l’utilisation de l’argent public. Une autre logique d’évaluation est souhaitable.

Cependant, le contrôle des subventions publiques, et donc de l’argent public, ne serait être remis en cause. Une perspective plus large doit donc être recherchée par l’évaluation des associations. Cette perspective, c’est celle d’une démarche d’amélioration continue de l’action associative et, par conséquent, d’un renforcement de la confiance dans la relation entre pouvoirs publics et associations. Dans un jeu à somme positive, chaque partie doit ressortir gagnante de la mise en œuvre de l’évaluation. Pour les pouvoirs publics, l’évaluation demeure un cadre d’assurance du bon usage des subventions. Pour les associations, elle devient le prétexte à interroger la gouvernance, la stratégie, l’organisation, la mise en œuvre des actions et leurs impacts, avec des bénéfices autant pour les bénéficiaires que pour les bénévoles ou les salariés.


Cette nouvelle manière d’envisager l’évaluation permet de révéler l’impact social et, plus globalement, la valeur créée par les actions associatives. Ce nouveau regard impose des angles d’observations et une posture adaptés aux spécificités du monde associatif. La révélation de l’impact social, comme celle de la valeur créée, demandent des méthodes robustes et adaptables à la multiplicité des terrains d’intervention des associations.

Ces perspectives justifient l’ambition de développer la pratique de l’évaluation auprès du secteur associatif. Les leviers de ce développement sont multiples. Ils concernent l’amélioration de l’image de l’évaluation, la co- construction du cadre évaluatif, la mobilisation des parties prenantes, l’inscription de la démarche dans le temps long, la montée en compétences. Cette multiplicité des conditions de réussite ne doit pas être comprise comme un obstacle insurmontable mais comme la capacité d’adapter la démarche d’évaluation, au cas par cas, pour répondre au plus près aux spécificités des associations, de leur domaine d’activité, de leurs bénéficiaires.

Le développement de l’évaluation dans le secteur associatif repose donc sur la capacité à faire basculer l’exercice d’une logique de contrôle de la performance financière vers une logique de démarche de progrès, construite autour de la mesure de l’impact social et de la valeur créée. Un basculement qui bénéficie aux associations, à leur organisation, à leurs pratiques, à leurs bénéficiaires, à leurs bénévoles et salariés et à leurs financeurs.
La boucle est bouclée !

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Au sommaire du rapport

Catégories
Observation-OLVA

Typologies
Analyses & Théorie


Date de publication
26/04/2022

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