Trois ministres pour les associations

Publiée le 9 septembre 2022

Dans le gouvernement d’Élisabeth Borne, pas moins de trois secrétaires d’État ont en main des aspects du monde associatif, chacune avec ses missions particulières, chacune auprès d’un ministre différent.


Article extrait du site Associations Mode d'Emploi
MICHEL LULEK

Publié le 31/08/2022à 11h45



À tout seigneur, tout honneur, commençons par ­Marlène Schiappa qui se voit dotée officiellement du portefeuille de l’Économie sociale et solidaire et de la Vie associative.
Promotion pour ces secteurs, ceux-ci sont directement placés sous la tutelle de la Première ministre et, nouveauté par rapport au gouvernement précédent, ils sont regroupés sous le même chapeau (auparavant l’économie sociale et solidaire était à Bercy avec ­Olivia ­Grégoire et la vie associative rue de Grenelle, auprès du ministre de l’Éducation nationale, avec Sarah El Haïry). Cohérent selon la secrétaire d’État qui a déclaré : « Celles et ceux qui créent des associations ou des coopératives le font car ils pensent que l’on avance mieux ensemble que seul. Ce nouveau ministère réunit toutes celles et ceux qui veulent agir au-delà du profit, qui ne sont pas motivés par l’appât du gain mais par le bienfait pour la société. »


ESS et vie associative

La fiche de poste de Marlène Schiappa est large : « Elle définit et met en œuvre la politique de développement de l’économie sociale et solidaire et promeut, à ce titre, les activités d’intérêt général ou d’utilité sociale qui y concourent. Elle participe à la politique […] de développement de l’économie responsable, notamment des fondations d’entreprises et du mécénat. Elle incite à la consommation sociale, solidaire et durable […] Elle définit et met en œuvre la politique en faveur du développement de la vie associative. Elle travaille, en lien avec les ministres compétents, à l’animation des réseaux associatifs » (décret n° 2022-1059 du 29 juillet 2022). La Direction de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative (DJEPVA) est placée sous son autorité.


Jeunesse et SNU

L’ex-titulaire de la vie associative dans le gouvernement Castex, Sarah El Haïry, garde pour sa part la jeunesse et le Service national universel (SNU). Rattachée au ministre de l’Éducation nationale et à celui des Armées, sa mission est de veiller « au développement de l’engagement civique » et de préparer, en lien avec les autres ministres intéressés, la mise en œuvre du SNU (décret n° 2022-1073 du 29 juillet 2022). À ses côtés, sept membres de son cabinet dont Camille Tubiana qui le dirige, ex-préfète déléguée pour l’égalité des chances, et Thomas Collin, conseiller en charge des politiques de jeunesse et de l’exécution des réformes.


Citoyenneté et CER

Les attributions de Sonia Backès, placée sous la tutelle du ministre de l’Intérieur, peuvent sembler plus éloignées de la vie associative. En effet, elle est « chargée de la citoyenneté » et « favorise l’exercice des droits et le respect des devoirs attachés à la citoyenneté. Elle participe à la définition de la politique d’accès à la citoyenneté. Elle est chargée de veiller au respect du principe de laïcité et du droit d’asile.

Elle prépare et met en œuvre les actions en matière de politique d’intégration des étrangers en France. Elle contribue à la prévention de la délinquance, la prévention de la radicalisation et la lutte contre les dérives sectaires. Elle veille, dans le cadre de la stratégie de lutte contre le séparatisme, à la défense des valeurs de la République et au renforcement de la cohésion nationale » (décret n° 2022-1066 du 29 juillet 2022). C’est sur ce dernier point qu’elle est en première ligne face aux associations puisque c’est elle qui est chargée de faire appliquer le fameux contrat d’engagement républicain (CER) – une épine qu’on a ôté du pied de la secrétaire d’État chargée de la vie associative qui aura beau jeu de renvoyer sur sa collègue lorsqu’on l’interrogera sur le sujet...

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