Le développement de l'interconnaissance

Cet article a été publié pour la première fois au sein du numéro 584 de Juris Associations en septembre 2018, dans le cadre d'un dossier intitulé "Quel est l'état des relations entre collectivités locales et associations ?". Il a été écrit conjointement par Loreline VIDAL (Trésorière de La Cabane à projets), Anne-Cécile TATARD Directrice adjointe de La Cabane à projets et Pierre GACHET Maire de Créon.

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exemples de pratiques dans les relations entre collectivités et associations




Début 2016, plusieurs réunions interassociatives ont permis de déceler un manque de communication entre les associations culturelles et la mairie de Créon, dépourvue de service culturel. Les associations ne sachant pas vraiment à qui s’adresser, les relations étaient complexes. Il existait une charte culturelle votée par le conseil municipal en 2014, qui comportait des finalités mais pas d’objectifs opérationnels. Les associations ont souhaité adresser un courrier au maire en mars 2016 pour lui demander la création d’une commission mixte rassemblant élus et dirigeants associatifs. La Cabane à projets, en travaillant avec elles, a proposé un courrier signé collectivement. Le maire a répondu favorablement à cette demande en créant un comité consultatif de développement culturel lors du conseil municipal du 26 mai 2016 et en demandant à La Cabane à projets de poursuivre l’animation de ces temps de rencontre. La Cabane à projets, qui a pour rôle, au titre de sa fonction de centre de ressources de la vie associative, d’être un tiers facilitateur entre les différents acteurs, a accepté sans contrepartie. 

Dès lors, elle a accompagné et animé les différentes réunions du comité permettant aux dirigeants associatifs et aux élus de mieux se connaître, d’agir ensemble et de développer de nouveaux outils ou actions favorisant le développement culturel sur la commune. Parmi ces réalisations, un répertoire des associations culturelles destiné aux élus de la commune a été conçu dans un objectif d’interconnaissance. Des projets interassociations ont vu le jour ainsi qu’un site Internet. Cette démarche a également généré une implication plus forte de quelques élus envers la vie associative et a engendré deux nouvelles commissions de travail relatives à des évolutions des lieux culturels. Pour garder son autonomie, La Cabane à projets, qui n’est pas subventionnée par la commune, n’a pas demandé de financement spécifique pour ces nouvelles actions. 

Pour autant, la mission de facilitation était dense : rôle d’animation, de préparation des ordres du jour, de rédaction des comptes rendus, d’apports théoriques et techniques sur le fonctionnement et les pratiques de la collectivité et des associations afin de créer la compréhension mutuelle et le partage d’un langage commun, médiation entre élus et responsables d’association pour maintenir un climat de confiance. Le respect et la bienveillance des acteurs réunis ont permis d’assurer la réussite du projet. Mais assumer une telle posture de facilitation en étant acteur de ce même territoire de petite taille a confronté La Cabane à projets à quelques difficultés : crainte de certaines associations de la voir utiliser le comité consultatif à ses fins propres et non à celles du territoire, turn-over des responsables associatifs, mélange de différents types de rapports (amicaux / professionnels) entre les individus, mélange de professionnels et de bénévoles, etc. 

Bien que parfois difficile, il semble évident que cette fonction de facilitation est indispensable à de telles coconstructions entre les associations et leur collectivité. 


Catégories
Politique vie associative

Typologies
Cas pratiques & témoignages

Maisons
La Cabane à Projets - Centre socioculturel intercommunal (Créon)


Date de publication
15/09/2018

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